Loutre de rivière
Classe : Mammifères
Ordre : Carnivores
Famille : Mephitidés
Genre : Lutra
Nom scientifique : Lutra canadensis
Description : La loutre de rivière possède un corps long et fin, une fourrure épaisse et lustrée et une queue effilée. Les pattes sont courtes et palmées, le museau est pointu et orné de moustaches longues et très sensibles. De petits yeux haut placés sur le front lui permettent de voir au-dessus de l’eau lorsqu’elle nage et une troisième paupière transparente lui protège les yeux sous l’eau. Des valvules situées à l’entrée des narines et des oreilles se referment pour empêcher l’eau d’y entrer lorsque l’animal est submergé. Son pelage est brun foncé, la gorge et la poitrine sont plus claires. La loutre se frotte méticuleusement des huiles qui sont sécrétées par des glandes situées à la base de la queue. Ainsi, son pelage reste lustré, est imperméable et lui sert d’isolant pour se protéger contre le froid. Au total, le corps mesure environ 1,5 m (4,5 pi) de long, la queue correspondant à 50 % de la longueur. Son poids peut atteindre 15 kg (33 lb). C’est un animal enjoué, qu’on peut voir glisser le long des bancs de boue et des bancs de neige en poussant toutes sortes de cris qui vont des gazouillements à de faibles grognements.
Distribution et habitat : La loutre vit n’importe où il y a un cours d’eau permanent et une source abondante de nourriture. Elle fréquente les rivières, les ruisseaux, les étangs, les marais et autres milieux humides, y compris les eaux marines côtières. Auparavant répandue partout en Amérique du Nord, la population de loutres a connu un important déclin en raison du piégeage intensif et de la perte de son habitat. Aux États-Unis, on la trouve en abondance dans l’est et dans l’ouest, ainsi qu’en Alaska. Au Canada, elle est répandue dans l’ensemble du pays aussi loin que certaines régions des Territoires au nord. En Nouvelle-Écosse, elle vit à l’état sauvage.
• Voir carte
Alimentation : Carnivore, la loutre se nourrit principalement de poisson, comme le cyprin, la perche et la truite. Elle mange également des mollusques et des crustacés ainsi que des grenouilles, des rats musqués, des oiseaux (particulièrement de jeunes oiseaux aquatiques), des œufs, des insectes et parfois même des tortues.
Cycle de vie : La loutre s’accouple tôt au printemps, mais la mise bas se produit à peu près un an plus tard en raison de l’implantation différée de l’embryon. En effet, les œufs fécondés s’implantent dans l’utérus seulement plus tard l’hiver. Au printemps, la femelle donne naissance à une portée de 1 à 6 jeunes, puis est prête à s’accoupler de nouveau. Les jeunes naissent couverts d’un fin pelage. Ils sont aveugles et complètement démunis. Les yeux s’ouvrent à 35 jours et à environ 2 mois, les petits sont capables de nager. Ils passent l’été avec la mère, apprenant à chasser avant de partir à l’automne. La loutre aménage une tanière au sol où elle vient dormir et mettre bas. Dans l’eau, la loutre compte peu de prédateurs. Sur terre, elle peut être la proie de coyotes et de loups. À l’état sauvage, elle peut vivre de 5 à 8 ans.
Adaptations : La loutre de rivière est bien adaptée à son mode de vie semi‑aquatique. Son corps effilé est couvert d’une fourrure imperméable et ses pattes palmées lui permettent de nager rapidement et facilement. Lorsqu’elle est sous l’eau, des valvules situées à l’entrée des narines et des oreilles se referment pour empêcher l’eau d’y entrer et une troisième paupière transparente, qui lui protège les yeux, lui permet de voir. Les lentilles spéciales de ses yeux lui permettent de voir dans les eaux troubles et ses longues moustaches particulièrement sensibles l’aident à se diriger. Comme elle est active toute l’année, elle creuse l’hiver des trous dans la glace pour éviter d’être coincée. L’huile qui recouvre sa fourrure lui sert d’isolant, la gardant au chaud et au sec l’hiver. La loutre de rivière est très sensible à la pollution, car celle-ci réduit l’imperméabilité de sa fourrure et limite dangereusement son approvisionnement en nourriture.
Le saviez-vous? La loutre peut retenir son souffle pendant presque 8 minutes, ce qui lui permet de nager plus de 400 m sous l’eau sans remonter à la surface. Elle peut plonger jusqu’à 18 m (60 pi) de profondeur.